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L’Entrepreneuriat au féminin


Si le monde des affaires a été historiquement dominé par les hommes, force est de constater que les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer en affaires. En particulier, la jeune génération, tous sexes confondus, valorise énormément l’entrepreneuriat : les jeunes femmes sont nombreuses à vouloir faire le saut, mais elles disposent de moins de modèles de femmes d’affaires à succès, en plus de devoir faire face à des défis supplémentaires.


L’audace d’entreprendre

Beaucoup de femmes ont l’impression d’être tenues à des standards plus élevés que les hommes. Elles doivent en faire davantage pour se démarquer, pour faire leurs preuves ou être prises au sérieux. Ces préjugés, qu’ils soient réels ou perçus, peuvent freiner l’élan de certaines femmes qui aimeraient prendre leur avenir en main. Pourtant, les qualités uniques des femmes peuvent devenir des atouts incomparables en affaires : un style de leadership original, une perspective différente, une approche nouvelle, peuvent permettre aux entreprises dirigées par des femmes de se distinguer.

Il ne faut pas avoir peur de se lancer, car beaucoup des « inconvénients» qui attendent les femmes en entrepreneuriat peuvent être transformés en avantages.

Remettre en question les attentes de la société

La société québécoise a beaucoup évolué depuis les dernières décennies, et si vous mettez les pieds à la Jeune Chambre de Commerce, vous verrez que les femmes y sont présentes en grand nombre. Et pourtant, dans la grande entreprise, les postes décisionnels seront plus souvent occupés par des hommes. En tant que femme, il peut être déstabilisant de devoir parler d’affaires ou négocier avec un groupe composé uniquement d’hommes.

Certaines femmes, dans ces situations, ont l’impression que la bonne attitude à adopter pour tirer leur épingle du jeu consiste à imiter les stéréotypes masculins du monde des affaires : l’agressivité, la compétitivité et même un brin d’hostilité. Or, à cause de notre conditionnement social, une femme qui adopte ce genre d’approche risque d’être perçue comme âpre et déplaisante; c’est injuste, mais ce qui fonctionne bien pour un homme peut préjudicier une femme.

Un moyen de s’élever au-dessus de ces attentes préconçues est de trouver sa propre voix en tant que femme. Il faut avoir confiance en qui l’on est et en ses capacités. Les hommes ont leur propre idée de ce à quoi un leader doit ressembler, mais rien n’oblige les femmes à s’y conformer; elles sont en train de bâtir un style bien à elles dans le monde des affaires.

Cela ne veut pas non plus dire qu’il faille se laisser manger la laine sur le dos. Même sans vouloir paraître plus agressive que d’habitude, une femme d’affaires ne devrait jamais craindre de se montrer ferme ou d’exprimer clairement ses désaccords. Homme ou femme, il n’en tient qu’à vous de défendre votre projet et de négocier les meilleures ententes pour votre compagnie; si vous ne le faites pas, qui le fera?

Savoir s’entourer

Que l’on soit homme ou femme, il est important de savoir s’entourer des bonnes personnes pour avoir du succès en affaires. Si les jeunes femmes d’aujourd’hui sont nombreuses à désirer lancer un projet d’affaires, force est de constater qu’elles ne disposent pas d’autant de modèles que les hommes parmi les femmes de la génération X ou des Baby-Boomers. Cela peut poser problème à celles qui aimeraient se trouver un mentor ayant traversé et surmonté les difficultés qui sont propres aux femmes d’affaires. L’envers de la médaille, c’est peut-être justement que ces désavantages auxquels les femmes doivent faire face favorisent une solidarité accrue entre femmes d’affaires : les mentors sont plus rares, mais peuvent aussi se révéler encore plus précieux, et la relation, plus profonde. De même, si l’éducation genrée que reçoivent les jeunes filles mène à des attitudes d’évitement de la confrontation, la contrepartie voudrait que les femmes soient plus collaboratives et consensuelles : une approche de plus en plus valorisée dans l’écosystème entrepreneurial québécois.

Avoir une prédisposition naturelle à l’entraide et au travail d’équipe est un énorme avantage, et peut être une solution pour contrebalancer les inconvénients rencontrés par les femmes. En bâtissant une équipe solide dont les membres sont complémentaires, et en favorisant une coopération harmonieuse au sein du groupe, les femmes peuvent favoriser la réussite de leur projet.

Concilier entrepreneuriat et vie de famille

L’un des problèmes les plus importants auquel les femmes doivent faire face est la conciliation travail-famille. Encore aujourd’hui, beaucoup de femmes sont chargées de prendre soin du foyer et de leurs enfants. Lancer une entreprise est souvent une tâche colossale, et qui peut être d’autant plus stressante pour la femme qui doit déjà s’acquitter d’une part disproportionnée des travaux domestiques.

Pourtant, ces responsabilités supplémentaires peuvent aussi être une source d’inspiration. Avant même de se lancer en affaires, beaucoup de femmes sont forcées de jouer le rôle de « PDG de la maisonnée ». Gérer les besoins de la famille, organiser et concilier les horaires, préparer un budget, négocier avec son conjoint, planifier la logistique d’une sortie avec les enfants… tout cela ressemble beaucoup à l’administration d’une petite entreprise! Toutes ces compétences que bien des femmes n’ont pas trop le choix de développer leur donnent, parfois sans qu’elles le réalisent, le potentiel de devenir des femmes d’affaires redoutables.

Certes, les mères qui font le saut en entrepreneuriat font face à des défis particuliers. Il est loin d’être impossible de gérer une entreprise et une famille en même temps, mais une perception tenace veut que le fait d’avoir des enfants empêche les femmes d’être aussi efficaces en affaires que si elles n’en avaient pas, ou encore que les enfants souffriront d’avoir eu pour mère une femme d’affaires disposant de moins de temps à leur consacrer. Le plus important dans cette double loyauté à l’entreprise et à la famille, c’est de ne pas trop s’en faire avec l’un ou l’autre. L’entreprise ne fera pas faillite parce que votre nouveau plan marketing est complété avec du retard, et les enfants ne vous en voudront pas si vous n’avez pas le temps d’être un parent-accompagnateur lors d’une excursion scolaire.

En fait, même si cela exige plus de travail qu’un emploi de 9 à 5, être à la tête de sa propre entreprise présente un avantage indéniable pour la conciliation travail-famille : la flexibilité. Si votre entreprise traverse une période de croissance ou de difficulté importantes, vous ne serez peut-être pas très disponible à la maison, mais réciproquement, si une urgence familiale survient, vous n’avez de permission à demander à personne pour prendre une journée de congé et vous occuper de vos proches.


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